La tour de Montagny, posée sur le divan de cuir, écoute des discussions sur le hasard et la nécessité, alors que l'esprit du poète rend les sorcières plus effrayantes qu'Harry Potter.

Tomber de la haute culture, de Leibniz, de la nécessité, de la contingence, de la liberté et de l'aporie de Diodore, dans le rien d'aujourd'hui : philosophes chevelus qui s'affichent en Lybie ou dénoncent à moitié, pour rester à la télé, des fantômes de ministres pédophiles.

Derrière les carreaux, la ville de Fribourg ronronne un été tranquile. Elle pourrait être Oslo. Un bus traverse le pont. Rien ne saute, pas même un suicidaire.

Nadia Comanesci est sortie de nulle part. Elle me libère et m'offre un petit fromage orange, pendant que les autres, sous le choc, continuent leur ronde questionnante.

Ce coin de bleu dans le ciel est-il un ricanement de la pluie qui revient en force, ou un sourire du beau temps qui va se réinstaller pour le week-end?

Faire du rangement, belle utopie de vacancier par temps de pluie, mais les cyclistes du tour de France et le hasard toublent le sérieux professeur qui culpabilise presque de ne rien faire au mois de juillet.

Réentendre les dialogues de Michel Audiard à l'heure où, même dans les films, on cause plat, ça fout un brin de mélancolie. Tout se perd, et même les voyous pètent dans la soie.

La coiffeuse pose des questions. Elle aimerait un conversationneur. Elle n'est pas jolie. Je réponds, par politesse.

Les lendemains d'alcool se font moroses. Le soleil tape et l'aspirine soulage un peu. La musique hurle et les remords oublient l'euphorie si limitée d'une cuite ordinaire.

Quand le soleil s'est décidé à taper, c'est comme un enfer. Tout dit : "Dehors!" Dedans est frais, moche et culpabilisant.