Les voitures sont une vague déferlante que rien n'arrête, pas même le sens unique de la gare.

Téléphoner à des inconnus pour grapiller quelques sous, ou à une compagnie d'assurance pour m'assurer qu'elle ne margouline pas trop, m'est insupportable. Je préfère perdre de l'argent que perdre du temps pour ne pas en perdre.

L'avenir est vide. La semaine prochaine se remplira au petit bonheur la chance. Les vacances glandouillent. Bonheur.

Nous vivons sur une bombe atomique comme si de rien n'était. Nous sommes des déchets nucléaires en puissance, qui grillent de saucisses en bikini.

Le jambon ne cuit pas. Alice trépigne, jure, insulte, se morfond. Le dîner de quartier, à côté, prend un apéro qui s'en fout. Soudain, Hubert la bricole déboule, change la pièce qui coince, et le jambon, avec quelque retard pardonné, distile son fumet sur le mangeur de cervelas, qu'il force à rester pour souper.

Trois artistes jouent à tennis-cucards sous un noisetier. Le gazon est fraîchement tondu. Le quartier zyeute peut-être à la jumelle. Réunion de travail.

Je nage et, floue, la Grand-Rue me fait de l'oeil. Sous l'eau, aujourd'hui, les culs sont trop gros. Quelques gouttes d'eau et des rayons de soleils bagarreurs viennent éclabousser Guerre et Paix.

Paillardise en chansons interlopes, pédophilie de roman, enculages poétiques, les quatre barbus entubent Lolita quand Jean Genet a des rêves plus virils.

Le sommeil appelle le sommeil. Morphée a les bras doux. Plus on y plonge, plus on s'y plaît. Rien n'est plus bénéfique qu'une vraie longue nuit de sommeil.

Le corps humain regorge de possibles douleurs. La peau a plus souvent mal que plaisir et la frontière est poreuse.