Pour
Faire
Vite
Vite
Faire
Jour
Puis
Nuit

Etrange danger
Etre ange
Etranger

Etrangler un ange
Qui passe

Nous sommes la phalange
L'étrange espérance rance
Les mangeurs d'anges

Mais l'ange
Mélange
Les Angéliques et les Valentines

Et s'envole
Haut dans le ciel étoilé
L'ange des plaisirs perdus

Tour de pierre au jadis effleuré

Faire un tour à tes pieds regarder

Ce ciel pur souvenir oublié

Pour pleurer ton passé trépassé

Tourne tourne vieille tour vieille folle

Dans nos cœurs tournoyants tournesols

Tour de fer ô bergère aux amours

Malheureux temps perdu tes atours

Merveilleux envolés pour toujours

Sont chiffons chiffonnés d’alentours

Tourne tourne vieille tour vieille folle

Dans nos cœurs tournoyants tournesols

Tour de force qui s’élève en princesse

En désirs, en délires, en caresses

Tour à tour Cupidon et diablesse

A ton tour d’irriguer nos richesses.

Tourne tourne vieille tour vieille folle

Dans nos cœurs tournoyants tournesols

Les versificateurs et les adorateurs

De l’alexandrin et de ses douze pieds

S’accrochent à l’hémistiche / 1 2 3 4 5 6

Alors que moi, le vrai sonné, je m’en fiche

Réglons notre papier et formons bien nos lettres

Ferme-la, e muet, et laisse la rime,

Sans raison pour l’œil et l’oreille, être féminine

Car moi le vrai sonné, une femme je veux être

Le vers dont je viole le cadavre fumant

Prend la prose et de son visage charmant

Contemple l’âme affreuse des aveugles compteurs

Je veux prendre mon pied et vous le foutre au cul

Femme je suis, j’ai mes règles, je porte malheur

L’aurore angélique, roses estelles

Aux françoises violettes d’Emilie,

Marie en ses céciles isabelles

L’olive diane demie mélanie ;

S’il vit, à la claire eau de clémentine,

L’anis est l’hymen, lisant les iris

Et ma constance, anémone renée

De madeleines lues si désirées

En la magalie liane hélice à lys ;

J’eus liberté, cendre, amour d’aile fine.

Les jolies ne sont pas belles,

Les jolies sont arcs-en-ciel,

Sont folies, sont lolitas,

Plus que belles, elles sont extras.

Les jolies aux seins de miel

Sont couli, sont caramel,

Elles se fondent en nutella,

Plus que bonnes, elles sont nougat.

Les jolies, connes ou savantes

Ne sont pas toujours partantes,

Elles se pointent, elles sont tentantes;

Elles se tirent, elles sont méchantes.

Les jolies ne sont qu'un songe,

Un souci qui se mensonge,

Quand au lit, elles sont migraines

Elles nous font bien de la peine.

Quand tes paupières sont de plomb,

Ta tête tombe dans l'oubli

Tu bailles, bailles, tu languis,

Ta peau te perd, ton âme fond.

Un inconnu te dit des mots

Des tourbillons, des flots de sons.

Une nana - quel est son nom? -

Douceur exquise, elle est de dos;

Si tu l'appelles, ell' te répond

Des chants d'oiseaux, des ronds dans l'eau,

L'inconnu part, il était faux,

Et la nana te dit ton nom.

Elle est sirène et toi dauphin,

(Entre tes doigts, qu'elle est petite !)

Vos nages tentent un nouveau rite,

La fille nue t'invite au bain.

Ça t'éclabousse quand soudain

L'inconnu grince un crissement

La nana fuit - il n'est plus temps -

Devant l'idiot réveil-matin.