Le chaud étouffe et fond, fend la transpiration qui bout, et l'orage attendu nargue le ciel caniculaire. 

Sur la terrasse, les mots du livre et les mots des voisins s'entrelardent. Soudain un cri : "Machine à coudre!". Le blabla redevient flou, puis j'entends : "Il a vendu sa vie!" Je lis les mémoires de Nelson Mandela. Il l'a donnée, sa vie, lui. 

Les gens s'aiment comme ils peuvent. Est-ce leur faute s'ils peuvent peu?

Cabane du Fénestral, au soir tombant, l'ombre des pics sur le lac, et les voix fraternelles qui chantent l'armailli des monts au bredzon rayé. Instant du bonheur. 

Dans l'ombre et les éclairs, les corps, frénétisés d'alcool, se frôlent, se tâtent et se caressent. Le pauvre intellectuel, même ivre mort, se pose des questions alors qu'il faudrait laisser le corps faire à sa guise. 

Il faut refaire le jeune de temps en temps, sortir en coq en quête de poule, au milieu des alcools, s'assourdir de merde musicale, s'ensuzer en de gros rires gras se dire pendant une semaine qu'au n'aurait pas dû, à notre âge...

Messe latine et robes de fanfreluches. Les saintes s'agenouillent. Debout, l'oeil mécréant scrute le décolleté. Les soupirs de la sainte et les cris de la...

Lecture de Rabelais à la piscine, rire étouffé. Des adolescentes se racontent avec qui elles sont sorties. Sans doute pas des Pantagruel.

L'esprit bolze monte de la basse, entraînant dans le gouffre les modernes d'en-haut. Même au Schönberg, on schlagge le katz.

L'été, pour emmerder ceux qui ne sont pas profs, il pleut le week-end et il fait beau la semaine.